Giovanni Bellini (1425 - 1516)
" Allégorie sacrée" réalisée au début du XVIème siècle
C'est un tableau qui me suit depuis mon adolescence, qui disparait et réapparait à différents moments de ma vie.
Au
départ j'étais fasciné par le paysage et je détestais les personnages
que je trouvais artificiels, ainsi que la perspective qui semblait
apparaitre comme "un cheveu sur la soupe".
Maintenant c'est cette
"artificialité" ou "l'artialisation" merveilleuse expression
inventée par Alain Roger qui oriente ma nouvelle lecture de l’œuvre.
Et puis il y a ce non titre, sans doute attribué bien plus tard par déduction, par souci de classement mais qui renforce le mystère, une belle "œuvre inutile", quand un artiste contraint par les règles de son époque s'échappe grâce à l’ambiguïté de sa complexité tranquille, apparente inorganisation, loin des canons de ses condisciples.
Pourtant déjà un maniérisme pointe, au sens d'inventer, d'échapper à la réalité qui obsédait également Albrecht Dürer.
Il est âgé à cette époque , entre maitrise et achéïropoiésis...
Contemporain de Leonardo da Vinci au fait de son art, il est encore dans le "monde Enchevêtré" tel que nous le présente Philippe Descola dans son système des "quatre ontologies".
Pour les occidentaux contemporains, il est archaïque par rapport à la Renaissance, loin de l'art comme "una cosa mentale" credo des artistes conceptuels, et pourtant pas si sûr,...
Ici s’immisce le doute, l'incertitude et le trouble et en même temps une approche du sublime, quelque chose qui anime mon désir de faire, loin nos contingences artistiques actuelles pas si libres que çà dans la république de l' autocensure et de ses conséquences.
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