extraits de la présentation à la Louvière
"Christiane Baumgartner exhorte à remettre en question le regard, à ne rien prendre au premier degré, à chercher au delà de l’image et de l’effacement du sujet." (C. de Braekeleer in catalogue de l'exposition "white noise")
"Christiane Baumgartner est une artiste dont le travail oscille entre le mouvement et l’immobilité. Elle combine deux médias d’apparence incompatibles, la gravure sur bois et la vidéo. Ses images sources proviennent le plus souvent d’images filmées par elle-même ou depuis un écran de télévision.
La vitesse, le mouvement et le passage du temps sont ses thèmes de prédilection. La notion de durée requiert pour l’artiste une signification particulière qu’elle inclut dans son processus de création. Depuis ses vues d’autoroutes, d’aéroports, lieux de déplacements incessants par excellence, elle sélectionne une image qui fera l’objet d’un traitement numérique avant un long travail de gravure. Elle opte pour des formats monumentaux qu’elle creuse en lignes horizontales durant des semaines voire des mois.
Le titre de l’exposition White Noise, ou Bruit blanc, rappelle ce phénomène caractéristique des écrans de télévision ‘enneigés’. Ces images brouillées évoquent le système binaire des lignes blanches et noires des gravures de Christiane Baumgartner, entre figuration et abstraction, à la limite de la disparition."
C'est évidemment la présentation de sa future exposition à la Louvière qui m'interroge, on prend le contre pied de ce que l'on voit, alors qu'elle travaille apparemment dans l'esprit de Frank Stella (il n'y a pas autre chose que ce que vous voyez),..
elle ferait autre chose...
je vous propose une "image constat", mais faites l'effort de la regarder autrement, ...
comme si, il était impossible d'assumer le visible...peut être est-il plus facile d'inventer le lisible...
Parfois on est subjugué par ce qui est écrit et complètement déçu par la réalisation.
Parfois c'est l'inverse, sauf que l'on risque de ne même pas se déplacer...
il m'irrite par son renoncement (à la recherche) et me subjugue par ce qu'il dégage, parce qui est mis en jeu, en fait n'importe quelle image ferait l'affaire,...
c'est le procédé qui est intéressant:
Cela fascine le professeur et irrite le plasticien.
Elle entretien le mythe de la "longue et pénible gravure"
et pourtant, il y a abandon des caractéristiques de la gravure sur bois souvent virtuose, aucun effet de matière voire même une pauvreté du rendu , abolition de l'émotion, pour n'évoquer que l'image (je reviens à Frank Stella) rester fidèle à l'image d'origine en réalité passée par la numérisation, ce qui semble obligatoire à partir d'une image vidéo...on ne le fait même pas exprès...
La gravure sur bois est le premier procédé occidental de la gravure pour reproduire une image, c'est un système basique tout à fait intéressant, n’interrogeant pas du tout le principe de l'estampe, mais plutôt celui d'un dessin inversé, le tirage étant on ne peut plus littéral, et à ce petit jeu la sérigraphie a supplanté la gravure.
GELANDE V - 2010 - 37 cm par 50 cm - imprimé sur papier japonais Musimi.
SANS SOUCI 2011 119,7cm par 61 cm - gravure sur bois - imprimée sur papier japon Koso
il est vraisemblable que l'acte artistique se situe dans la réalisation, ce rapport au corps , au temps et à l'action que l'on a imaginé, parce que présenté comme une règle de vie d'un "dandy travailleur", vision complètement contemporaine ou le résultat n'est que la conséquence d'une série d'action .
Pour le praticien, l'attraction se situe au niveau de l'enjeu qui s'y déroule, amplifié par les dimensions des estampes qui seront présentées à cette exposition:
L'acte froid et descriptif de l'article de présentation se généralise et dépassionne pour atteindre une forme de raisonnable presque scientifique qui n'incite pas du tout le commun des mortel à se déplacer mais seulement les spécialistes et les inclus dans le système. Cet aspect repoussoir qui est malheureusement entretenu comme si se déplacer dans une exposition se méritait que seuls les personnes ayant un certain niveau de connaissance y en aurait le droit. La fête doit être triste.
Sur sa matrice, elle semble incarner l' artiste qui travaille sans affect et qui le fait parce qu'il faut le faire en suivant la règle, avec une forme d'indifférence appliquée, celle de l'ascète qui suit son chemin, ...
Le concept ce n'est pas ici la réalisation de l'estampe, mais bien l'idée de la faire.
La réalisation n'est pas que broutille, s' il faut s'y tenir...et cela peut prendre du temps.
Je n'ai pas trouvé de reproductions intéressantes de ses estampes gigantesques qui seront présentées à la Louvière,..... il semble que le support soit de l'aggloméré, mais ce n'est pas sûr.
La taille d'épargne ne nécessite qu'un roulage d'encre ... technique employée par Damien Deroubaix dont l'approche est bien différente quoi-qu’allemande elle aussi, il est moins conceptuel et son travail plus expressif.
L'utilisation d'un matériau pauvre ne peut pas cacher l'utilisation d'énormes presses qui la rende dépendante des imprimeurs...mais cela dit, on peut le faire à la grosse cuillère, pas "très professionnel", mais faisable. La dimension artisanale serait très sympathique dans ce cas là.
Cette nouvelle image montre la qualité de l'incision et l'effet "Op Art" obtenu
il semble sur la dernière reproduction qui vient d'arriver sur le net, qu'elle improvise sur l'aspect de ses lignes ondulantes ce qui perfore un peu la rigueur du concept... le sensible pointerait...
"Elle a étudié les techniques d'impression traditionnelles au Buchkunst und Hochschule für Grafik et obtenu une maîtrise en gravure de reproduction au Royal College de Londres"
Dernier commentaire trouvé sur le Net, qui semble confirmer l'aspect ressenti et l'état d'esprit de l'artiste.
Vivement février, pour aller visiter l'exposition au Centre de l'image imprimée à la Louvière, en Belgique.....me faire une véritable idée de ce travail qui joue avec l'image virtuelle.
Le 30 décembre, les informations continuent à arriver
Voilà une de ses gravures gigantesques 150 cm par 430 cm dimensions du papier
réalisée en 2002