D'abord je n'avais jamais vu une exposition de AK quelques œuvres de si de là mais finalement surtout par les catalogues et les vidéos et finalement principalement par l'écoute.
En l'écoutant, sa complicité avec Daniel Arasse et cet univers post romantique donné par l'image m'ont séduit; comme un paysage primitif que je n'ai jamais ressenti comme post apocalyptique, mais plutôt comme primordial, par quoi fait il commencer?
La mise en évidence de la matière m'est apparue comme anecdotique histoire de faire contemporain, mais son rapport à l'histoire me plaisait beaucoup aimant aussi l'histoire, il me fit découvrir qu'un germain avait fait beaucoup mieux que Vercingétorix en mettant la pâtée aux romains ce que notre bonne histoire de France avait bien entendu oublier de nous dire.
On comprend mieux pourquoi les français sont davantage défaitistes que les allemands, nos victoires sont toujours un feu de paille alors que nos défaites sont toujours définitives, ainsi Gergovie est une victoire mais ensuite Alésia, la guerre de Cent ans c'est Crécy et Azincourt, Marignan est suivie de Pavie, Austerlitz et plein d'autres mais tout fini avec Waterloo, alors biensûr il y a eu Verdun puis la victoire finale et puis l'autre mais c'était grâce aux autres et Dien Bien Phu nous a ramené à la réalité, mais cela n'a pas d'importance,
C'est l'histoire qui est intéressante pas forcément la nôtre plutôt celle des humains et c'est plus fascinant ;
Cette exposition est une série de salles qui communiquent assez peu entre elles si bien que l'on entre dans des univers, comme une mise en scène assez répétitive parce que les formats se ressemblent, il n'y a que le contenu qui change.
Les formats sont gigantesques comme si on pouvait entrer dans ces territoires, comme des cartographie comme des perspectives sans perspective, les mondes sont clos introvertis donnant l'illusion d'une profondeur, il ne s'agit pas là de faire la fenêtre de la renaissance mais un mur Pollockien ou geste et matière viennent jouer avec ces traces de constructions
Cette démarche est fascinante, parce que ce désordre est organisé, et même très structuré....
AK se sert de l'histoire pour nous raconter, pas des histoires parce qu'il ne raconte rien tout au plus il y a des symboles;
Mais l'impression de narration est omniprésente, comme un leurre qui cacherait autre chose que certains pourrait appeler de la vacuité
Quel rapport avec Kiefer, et bien c'est cela
Cette rétrospective il l'a faite pour les français en nous présentant un travail à la fois chronologique et verbal,
Je suis persuadé qu'en Allemagne en Russie ou en Angleterre il aurait fait autrement; Chez nous il est cistercien plutôt convers que moine certes, mais austère et grandiose.
Il a compris que les français n'aiment pas la technique, il aime bien l'illustration de texte et là il ne s'est pas privé. en travaillant sur les mythes il suffit de les nommer et de donner quelques explications affirmatives pour que tout soit digéré sans histoire et on travaille sur la ruine, la décomposition de notre monde, mais de décomposition il n'y a pas plutôt une représentation de la décomposition c'est normal vous me direz un artiste fait de l'artefact,
Sauf que pourtant il y a de la matière et pas peu d'énormes épaisseurs craquelées.... Ici la matière sert de justificatif pas en temps qu'actrice parce que qu'il ne construit pas AK, il reproduit, il reprend, il retouche, ainsi de gigantesques photos se trouvent recouvertes de matière et alors pourquoi si grandes?
La puissance de feu bien-sûr et aussi parce que reproduites et forcément réduites elles deviennent des images "réinventées" et l'on peut causer dessus sans qu'elles ne viennent s'interposer au discours; Seul le geste de l'artiste qui passe pour le coup pour un démiurge et qui peut jouer avec le concept de l'alchimie.
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